Christian Bigaud - Orgue de barbarie
Chanson française d'hier et d'aujourd'hui

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SOUS LES PONTS DE PARIS
Jean RODOR / Vincent SCOTTO (1914)

 




Pour aller à Suresnes ou bien à Charenton
Tout le long de la Seine, on passe sous les ponts
Pendant le jour, suivant son cours
Tout Paris en bateau défile,
L’coeur plein d’entrain, ça va, ça vient,
Mais l’soir lorsque tout dort tranquille

Sous les ponts de Paris, lorsque descend la nuit
Toutes sortes de gueux se faufilent en cachette
Et sont heureux de trouver une couchette,
Hôtel du courant d’air, où l’on ne paie pas cher
L’parfum et l’eau, c’est pour rien mon marquis
Sous les ponts de Paris.

A la sortie d’l’usine, Julot rencontre Nini,
Ca va t’y la rouquine, c’est ta fête aujourd’hui
Prends ce bouquet, trois brins d’muguet
C’est peu mais c’est toute ma fortune
Viens avec moi, j’connais l’endroit
Où l’on n’craint pas l’clair de lune.

Sous les ponts de Paris, lorsque descend la nuit
Comme il n’a pas d’quoi s’payer une chambrette
Un couple heureux vient s’aimer en cachette,
Et les yeux dans les yeux faisant des rêves bleus,
Julot partage les baisers de Nini
Sous les ponts de Paris.

Rongée par la misère, chassée de son logis,
On voit une pauvre mère avec ses trois petits
Sur leur chemin, sans feu ni pain
Ils subiront leur sort atroce.
Bientôt la nuit, la maman dit:
“Enfin ils vont dormir mes gosses

Sous les ponts de Paris, une mère et ses petits
Viennent dormir, là tout près de la Seine
Dans leur sommeil ils oublieront leur peine
Si l’on aidait un peu, tous les vrais miséreux,
Plus de suicide, ni de crimes dans la nuit
Sous les ponts de Paris.